Fonderie d'art

Dans l'antiquité, le bronze est employé pour la confection d'outils, d'armes et de statues. Il est connu sous le nom de « Airain ». Les bronzes sont des alliages de fonderie, les constituants sont le cuivre et l'étain. En bijouterie et pour la fabrication de monnaie, le bronze contient de 3 % à 8 % d'étain. Pour une œuvre d'art, la loi française de 1935 stipule : la dénomination de « Bronze » est réservée à des alliages renfermant au moins 65 % de cuivre. Pendant l’antiquité les bronzes de Corinthe étaient renommés, les mélanges étaient constitués d’une infime quantité d’or et d’argent… mais à l'époque l’airain contenait 12 à 14 % d’étain en plus.

Un peu d’histoire

Les Grecs et surtout les Romains ont puisé leurs connaissances artistiques dans la civilisation Étrusque. Cette civilisation est apparue en Italie au début du VIIIᵉ siècle avant Jésus-Christ. Les Grecs les considéraient comme des marins marchands concurrents en Méditerranée, mais ils commerçaient avec eux. L’art du bronze était pour les Grecs essentiel, ils tenaient leur savoir des Étrusques. Quant aux Romains, ils préféraient nier que Rome fut Étrusque, tout en reconnaissant que les Étrusques leur avaient transmis certains aspects de leur religion et de leur art.

Barthélémy Fonderie photo Rv Dols
Fonderie d'Art Barthélémy Photo Rv Dols

Les Romains conquirent l’Achaïe et envoyèrent à Rome les richesses de la Grèce et leurs artistes. Les fondeurs de Corinthe et de Délos se retrouvèrent à Rome où ils furent obligés de couler des bronzes de propagande à la gloire des politiciens et des premiers empereurs. Les Romains de l’empire étaient des conquérants s’accommodant de l’art des étrangers qu’ils envisageaient comme un accessoire dédié à leur gloire.

Pourquoi le bronze

Sa robustesse, la finesse de son grain, sa résistance à l’air humide, mais surtout sa fusibilité et sa fluidité permettent de prendre l’empreinte des moules les plus délicats. Pour la confection d’objets d’art, on peut retrouver dans sa composition du cuivre, de l’étain et du zinc. Les alliages de cuivre destinés à la fabrication de bronze d’art contiennent 8 à 12 % d’étain, de zinc.

La fabrication

Les figures monumentales sont souvent composées de plusieurs pièces. Outre le souci de maniabilité, c’est surtout pour éviter le phénomène de liquation qui se produit pendant le refroidissement. Par défaut d’homogénéité, l’alliage n’est plus une combinaison chimique, mais une dissolution d’un métal dans un autre. Au centre, reste l’alliage le plus riche en cuivre et aux extrémités un maximum d’étain, ce qui altère les propriétés du bronze et notamment la finesse des détails.

Les techniques sont pratiquement similaires à celles employées dans l'antiquité. Bien évidemment, les matériaux utilisés dans les différentes étapes sont modernes. Le moulage de la sculpture est en élastomère, suivi du moulage à la cire perdue. Pour faire disparaître les petites imperfections, les retouches de cire sont quasi inévitables. Le tout est recouvert d'un enrobage de plâtre avant la cuisson, la coulée et le décochage. La ciselure et le patinage sont les dernières étapes. Les grandes pièces sont moulées en plusieurs parties et soudées avec le même métal.

Fonderie d'Art photo OEILPACA
Fonderie d'Art Barthélémy Photo Rv Dols

La fonte

C’est une opération importante, elle doit être rapide pour éviter les pertes d’étain, de zinc (phénomène de liquation). Le moulage doit reproduire le modèle à la perfection, les sentiments et les formes sont respectés avec les épaisseurs adéquates. Au démoulage, l’œuvre doit être identique aux attentes de l’artiste.

La fonderie d'art Barthélémy

La fonderie est implantée à Crest dans la Drôme depuis 1926. À l'origine, l'activité de l'entreprise est exclusivement orientée sur la fabrication d'articles religieux et funéraires. Quand Mr Barthélémy prend sa retraite, les parents de François Bouis acquièrent l'entreprise. Il y a une trentaine d'années, l'artiste Michel Wohlfahrt fut le précurseur. Il fit fondre des œuvres personnelles d'après ses sculptures.

En 1987, les affinités de François Bouis permettent de diversifier l'activité de la fonderie en deux secteurs; la fonderie funéraire et la fonderie d'art. Pierre Abattu prend la direction du département Art. En 2003, les locaux exigus favorisent l’implantation de la fonderie d'art en zone industrielle de Crest. La société est scindée en deux entités distinctes; la fonderie Barthélémy d'art et la fonderie Barthélémy d'objets funéraires.

L'une des particularités de la fonderie réside dans l'ouverture des locaux aux sculpteurs. La possibilité de suivre et de participer à toutes les étapes est envisageable. Par commodité financière, certains artistes finissent eux-mêmes leurs pièces sur place. Une location d'établi et d'outils est possible.

Le Marseillais Bruno Catalano, l'auteur-créateur de l’homme aux valises, n'a pas hésité à installer son atelier à proximité de la fonderie. L'importance de la fonderie dans la finalité de l’œuvre prend toute sa dimension.

www.fonderiebarthelemy.com

TEXTE Christian Ferret : christian.ferret@oeilpaca.fr - PHOTO Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr