Le Parc naturel régional des Grandes Causses est inscrit au patrimoine de l’UNESCO depuis 2001.

C'est au sommet du plateau calcaire des Causses du Larzac, dans le département de l'Aveyron (région Occitanie), que trône le village de la Couvertoirade. Ici, les sources d’eau sont inexistantes. Le rocher, sur lequel fut édifié en 1249 l’unique château des Templiers, est une réserve d’eau naturelle. Pendant les précipitations atmosphériques, les pluies s’infiltrent à l’intérieur de la cavité qui forme un puits.

La couvertoirade
Photo Rv Dols

Un Peu d’Histoire

Avant le Jurassique, l’océan recouvrait les terres. L’ossature des Causses est constituée de fossiles et de coquillages. L’histoire de ce territoire baigne dans le romanesque. En 1181 les croyances sont intenses, des seigneurs (Richard de Montpaon et Berenguier de Molnar) font don de terres aux Templiers. Cet acte rédempteur a pour but de garantir aux donateurs leur place dans les cieux. Les moines-soldats fondent alors la commanderie de Sainte Eulalie de Cernon constituée avec la Cavalerie, Saint-Jean d’Alcas, Le Viala-du-Pas-de-Jaux et La Couvertoirade.

Les Templiers avaient bien compris les enjeux stratégiques liés à leur implantation sur cette partie du causse du Larzac. Ils faisaient cultiver (céréales) les terres par des paysans qui élevaient des chevaux et des moutons (lait, viande, peaux), contribuant ainsi aux financements des croisades des Templiers en Terre Sainte de Jérusalem. Pour rejoindre la Méditerranée, ils empruntaient la route qui est à proximité du site.

En 1307, le Roi Phillipe Le Bel ne supporte plus que les Templiers soient plus puissants économiquement et militairement que la plupart des monarchies européennes. En 1312, Clément V octroie à Phillipe Le Bel la suppression de l’ordre des Templiers. Le roi spolie leurs richesses et fait brûler les moines-soldats.

Les Hospitaliers récupèrent les biens, dont la Couvertoirade, en 1312. À l’époque, 800 personnes environ vivent dans le village et ses alentours. Les habitants construisent les fortifications entre 1439 et 1445. À la révolution, les terres des Hospitaliers sont redistribuées aux paysans. L’exode rural n’épargne pas la région ; malgré tout l’activité agricole perdure.

La Couvertoirade Aveyron
Photo Rv Dols

En 1971, a lieu sur le plateau du Larzac la plus illustre opposition non violente faite à un gouvernement de la Vème République. Le ministre de la Défense Michel Debré veut exproprier 103 paysans locaux pour agrandir le camp militaire sur 17 000 hectares. En 1973, a lieu un rassemblement monumental avoisinant les 100 000 personnes pour soutenir les paysans. Le 10 mai 1981, le nouveau président de la République François Mitterrand met un terme à l’extension du camp militaire du Larzac. En 1985 est créé un organisme indépendant du pouvoir, la Société civile des Terres du Larzac, qui a pour but de gérer les terres du Larzac.

Depuis la fin du vingtième siècle, la commune de la Couvertoirade met en valeur son histoire et notamment la période des Templiers pour revitaliser son territoire et permettre ainsi le développement touristique. Ces lieux arides n'ont eu de cesse à se réinventer au fil des siècles. Le Moulin à vent construit au XVII siècle en témoigne. De nos jours, un peu moins de 200 habitants vivent dans la localité. Consciente des enjeux écologiques, la municipalité est à l’initiative d’un projet ambitieux qui mérite d’être souligné : produire de l’électricité renouvelable d’origine solaire.

Un futur parc photovoltaïque

La surface nécessaire à l’élaboration du projet est conséquente soit 6,12 ha. C’est pour ces raisons que les parcs photovoltaïques au sol s’inscrivent plus facilement dans le monde rural. C’est donc sur la commune de la Couvertoirade, en lisière de l’autoroute A75, pas très loin du carrefour des Places, que seront installés 10 894 panneaux photovoltaïques qui fourniront l’équivalent d’une consommation de 27 000 foyers. Pour réduire l’impact visuel, des haies de végétaux seront plantées au sud-est et à l’est.

L’entreprise Valorem finance le projet estimé entre 4 et 5 millions d’euros. Le capital sera ouvert aux acteurs locaux souhaitant investir dans l’énergie verte. La mise en service est prévue pour 2024 et devrait rapporter 9 000 euros par an au village.

TEXTE Eva Bermond PHOTO Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr

www.lacouvertoirade.fr