Cristine Darc

Originaire de la région Parisienne, Cristine pose ses valises dans le sud de la France en 1996. Elle vient suivre une formation de tourisme équestre. Le formateur devient le père de sa fille, le couple s’établit à Fontvieille (13), où ils proposent aux publics des randonnées. Cristine sympathise avec Éliane, une santonnière (tradition figurative) du village.

Rencontre avec la terre

Les couleurs chatoyantes des figurines enchantent Cristine, une attirance irréversible s’installe. L’amitié qui unit les deux femmes se renforce. Éliane initie Cristine au modelage, rapidement, elle maîtrise les gestes principaux et réalise des santons aux formes similaires à celles qu’elle crée de nos jours. Ensemble, les deux femmes participent à des salons. Cristine fait la connaissance d’une santonnière plus aguerrie qui va lui inculquer les techniques : de modelage, de moulage, de séchage, d’ébarbage (enlever les bavures), de lissage, de cuisson, de peinture et surtout de commercialisation.

Caterine Darc Atelier Santons
Caterine Darc Photo Rv Dols

Un peu d’histoire

Le savoir-faire des santonniers de Provence est inscrit au patrimoine culturel immatériel de France. Marseille fut la capitale du santon au 19ᵉ siècle, en raison de l’importance de la production sur son territoire, mais également en organisant en 1803 le premier salon aux santons de France. Depuis le 20ᵉ siècle, Aubagne est devenue le centre névralgique de cet artisanat traditionnel, une vingtaine d’ateliers de santonniers sont présents dans cette ville. De nos jours il y a environ 250 santonniers en France.

Professionnalisation

Le métier de santonnier s’apprend en travaillant dans l’atelier. La nécessité de développer son sens de l’observation est primordiale. L’acquisition des gestes s’acquiert en touchant l’argile au quotidien et en répétant les techniques à l’infini. En 2008, après plusieurs années d’apprentissage, Cristine décide de s’émanciper. En 2013, après être passée par plusieurs villes, elle installe son atelier dans le petit village provençal de Barbentane (13).

Pas de code APE pour la profession de santonnier, c’est donc sous le code 2341Z que la profession s’immatricule, cela correspond à « fabrication d’articles céramiques à usage domestique ou ornemental ».

Santons de Provence OEILPACA
Santonnier Photo Rv Dols

La création

L’approche créative de Cristine est atypique, les formes généreuses de ses santons, les couleurs et surtout les visages sans le moindre détail laissent place à une interprétation plus contemporaine. Ses santons sont identifiables au premier coup d’œil.

Cristine s’inspire de sa vie, de ses humeurs, son intuition entre en dialogue avec la terre. À la fin du confinement, le besoin de s’évader se faissant sentir, elle s’oriente sur un nouveau thème « Les copains d’abord ». Un violoniste, un accordéoniste, un guitariste et des danseurs accompagnent un veilleur de nuit qui met en lumière la scène.

Elle commence par créer un prototype. Elle sculpte les santons qui forment la scène, ce sont les modèles originaux. Puis elle réalise un moule pour chacune des pièces ce qui lui permet de reproduire chaque élément en série. Elle tasse l’argile dans le moule, démoule, procède à l’ébarbage et fignole les détails. Pour éviter que la terre ne se fende à la cuisson, elle laisse sécher à l’air pendant plusieurs jours avant de cuire le santon dans son four. Dernière étape, la décoration, la peinture s’applique avec minutie. Toutes ses opérations seront répétées dans trois tailles différentes.

Chaque année, en septembre, Cristine crée de nouveaux modèles pour faire rêver les gens pendant les fêtes de fin d’année.

www.santonscristinedarc.fr

Texte et photo Rv Dols : photojournaliste@oeilpaca.fr